Randonnée et principes Sans trace

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Plusieurs connaissent les 7 principes Sans trace. C’est comme un petit guide du plein air qui nous indique pourquoi et comment agir en milieu naturel, tout en continuant d’en profiter pleinement. De par notre vocation, il va sans dire que ces principes résonnent fort chez nous, au Mont-Orford.

Récemment, les employés du Mont-Orford ont reçu une formation de deux jours donnée par l’organisme De ville en forêt concernant les principes de Sans trace. Celle-ci nous a mis le vent dans les voiles pour intégrer progressivement ces principes dans plusieurs actions et décisions que l’on pose quotidiennement.

On sait également que vous aussi avez à coeur la montagne et souhaitez admirer sa beauté et profiter de ses attraits encore longtemps ! C’est pourquoi on vous transmet ici quelques astuces propres au Mont-Orford, basées sur 3 des 7 principes Sans trace, afin de faire de votre prochaine randonnée une sortie encore plus responsable, qui vous rapprochera davantage de votre montagne.

Vous souhaitez partager vos autres trucs avec nous ? N’hésitez pas à nous les communiquer !

Merci à Danielle Landry, dirigeante et fondatrice de l’organisme De ville en forêt, à Bernard Mercier, Biologiste, M. Sc. et chargé de projet et à Cody Danaher, B. Sc. Env. & Agri., M. Sc. et chargé de projets - milieux humides, tous deux du groupe RAPPEL pour ces discussions et notions enrichissantes.

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Se préparer et prévoir

Sentier ouvert ou fermé ?

Selon la période de l’année, la montagne peut ou ne pas être accessible. Par exemple, en période de dégel, nous devons attendre la fonte naturelle de la neige avant d’aller s’y promener. Comme vous le savez, une station de ski, ça produit pas mal de neige, beaucoup plus que sur d’autres montagnes ! Comparativement à ailleurs, on doit parfois attendre un peu plus longtemps pour que le milieu soit sec. L’érosion est un phénomène naturel qui se crée par le ruissellement de l’eau, mais il est souhaitable de ne pas l’accélérer par le piétinement humain afin de préserver le sol et protéger les cours d'eau.

« Les sols en pente forte sont très sensibles à l'érosion puisque l'eau peut prendre beaucoup de vitesse en s'écoulant sur ceux-ci. », aborde Bernard Mercier du groupe RAPPEL.

« Tôt au printemps, la neige fond, le sol est mou et il y a beaucoup de ruissellement de surface. À ce moment, les passages répétés des randonneurs peuvent facilement dénuder le sol et le rendre encore plus sensible à l'érosion. Le sentier peut s'enfoncer et devenir un canal préférentiel pour l'eau qui ruisselle sur le sol. À ce moment, les conséquences pour les cours d'eau peuvent être très grandes. Le sentier s'érode et peut entraîner des apports massifs en sédiments et en nutriments aux cours d'eau, ce qui n’est pas souhaitable. », conclut le spécialiste.

C’est pourquoi, pour une courte période, la montagne n’est parfois pas accessible. Pourquoi ne pas prendre ce temps pour préparer tranquillement notre jardin, ranger nos skis et faire nos ajustements sur nos vélos ? Nos bottes de rando vont certainement nous attendre !

Dénivelé et type de montagne

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Le Mont-Orford, c’est haut comme montagne ! Bien sûr, on a plusieurs options de pistes débutantes et familiales, mais tout de même, vous pouvez parcourir entre 200 m. et 470 m. de dénivelé lors d’une sortie. Attachez vos souliers, parce que ça monte !

D’abord, téléchargez notre carte des pistes pour connaître les chemins à emprunter, leurs distances et le temps moyen pour les parcourir. Passez faire un coucou au service à la clientèle afin de valider votre parcours si c’est votre première visite !

Cela vous aidera aussi à suivre le sentier, élément important dans un milieu naturel pour la durabilité de la montagne.

« En restant sur le sentier, on concentre notre impact dans la nature. Si on se promène un peu partout, l’impact humain prend de l’ampleur sur le territoire où la faune a souvent besoin de quiétude, chose qu’on repère très peu à l'œil humain. », mentionne Danielle Landry, dirigeante de De ville en forêt.

« Quand on piétine à l’extérieur des sentiers déjà balisés, on peut déranger des habitats qui sont rares sans le savoir et qui sont importants au maintien de l'espèce et de la biodiversité », poursuit Danielle. Une zone trop compactée par le piétinement peut prendre jusqu’à 10 années à se régénérer !

Et bien sûr, nos sentiers ne sont pas pensés pour rien… Suivez-les, c’est sans doute là où vous aurez les plus belles vues, sans effort supplémentaire !

Qu’est-ce que j’apporte au Mont-Orford ?

Justement, comment on s’habille et qu’est-ce qu’on apporte pour une randonnée au Mont-Orford ? Évidemment, cela va varier selon le moment de l’année. Mais inévitablement, vous souhaitez avoir dans vos pieds de bons espadrilles ou des bottes de randonnée. On laisse les sandales à la maison ou dans la voiture ! Habillez-vous confortablement et ayez un chapeau ou une casquette pour vous protéger du soleil.

Un sac à dos sera un bon allié pour apporter une collation ou un lunch, ainsi qu’un chandail plus chaud qui vous sera utile une fois au sommet. On n’oublie certainement pas sa gourde d’eau que vous pourrez aussi remplir à l’intérieur du chalet principal avant et après votre randonnée !

Ça, ce sont les essentiels ! N’hésitez pas à ajouter quelques éléments à votre sac à dos comme une crème solaire, un sac étanche pour ramener vos déchets, un petit matelas en mousse pour prendre la pause bien assis ou encore des bâtons de marche et votre appareil photo pour immortaliser ce moment !

Gérer adéquatement les déchets

Lunch et collation, trucs de maître !

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On va se le dire, c’est au sommet de la montagne qu’on veut prendre son lunch après un bel effort physique, surtout avec la plus belle vue de la région ! Justement, avant de préparer les collations qui se trouveront dans votre sac à dos, pensez à les mettre dans des contenants réutilisables. Ainsi, il y a peu de chance qu’un papier saran ou un sac Ziploc se retrouve par mégarde dans l’environnement et nuise à la vie de certaines espèces.

C’est aussi l’occasion idéale de préparer des collations faites maison, encore plus santé, comme des boules d’énergie ou des barres tendres ! D’ailleurs, partagez-nous vos recettes, on veut voir ce que vous apportez en rando : @mont_orford

Bien trier ses déchets, même en montagne !

Saviez-vous que nous n’avons pas de poubelles au sommet de nos versants ? Et oui, les poubelles du sommet attirent beaucoup les animaux et nécessitent un entretien plus rigoureux et constant, élément qui se fait rare de nos jours dans une situation de pénurie de main-d'œuvre.

Mais encore plus important, les aliments humains laissés dans la nature créent une dépendance chez l’animal. En se nourrissant de notre nourriture, ils perdent leurs repères et peuvent plus difficilement survivre dans la nature.

« Malheureusement, autant la nourriture que les emballages peuvent aussi être très dangereux, voire mortels pour certains animaux, mentionne à nouveau Danielle Landy. Certains aliments peuvent créer des maladies chez plusieurs espèces, alors que les emballages peuvent faire en sorte que les animaux restent pris dedans ou se blessent, entre autres avec le plastique ou les canettes d’aluminium ».

Également, le fait d’apporter et de laisser de la nourriture en nature a un grand impact sur le changement de comportement des animaux.

« N’oublions pas que les animaux ont naturellement peur de l’humain et que sa survie et sa reproduction sont les deux éléments les plus essentiels à ses yeux. Si par exemple un ours se nourrit de notre nourriture et y apporte ses petits à leurs tours, il y a de forts risques qu’il puisse devenir dangereux à la vue d’un humain pour la protection de ses bébés, précise Cody Danaher.

C’est la même chose pour le fameux raton laveur ! Même s’il peut sembler plus inoffensif qu’un ours, s’il est habitué de se nourrir de nos déchets et qu’il n’a plus peur de l’humain, il pourrait avoir un comportement différent et cela peut être nuisible s’il transmet des maladies ou s’il a la rage, par exemple », ajoute le spécialiste

N’oubliez pas que tout ce qui monte, redescend ! Faites comme plusieurs randonneurs et apportez avec vous un sac léger afin de redescendre vos déchets au pied des pentes si vous ne voulez pas les laisser lousse dans votre sac. Et en quittant, on fait le tour de son emplacement pour s’assurer que rien ne traîne derrière nous (oui, oui, même le petit bout de papier de barre tendre !)

Finalement, sur la terrasse au pied de la montagne, nous retrouvons des îlots de tri à trois voix : compost, déchet et recyclage ! Parfait pour s’assurer que vos résidus soient triés à la bonne place et en plus, les îlots sont vidés couramment.

Rappelons-nous ce principe fondamental en randonnée : si je l’apporte, je le rapporte !

Respecter la vie sauvage

Regarder et observer

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Ils sont parfois cachés et d’autres fois très visibles, plusieurs animaux vivent sur notre territoire ! « Au-delà du fameux chevreuil parfois bien en vue, sur notre territoire, nous avons plus de 210 espèces d’oiseaux, de nombreux amphibiens, et des mammifères de toutes sortes », mentionne Cody Danaher. C’est plus fort que nous : on veut les observer et les prendre en photo !

Pour ce faire de manière respectueuse pour leur mode de vie, Danielle Landry nous propose le fameux truc du pouce ! « Même si on n’a pas le sentiment de déranger l’animal, rappelons-nous que nous sommes des visiteurs sur son milieu de vie. Si vous souhaitez l’observer, placez votre pouce devant vous pour cacher l’animal. Si vous n’êtes pas en mesure de complètement cacher l’animal en regardant votre pouce à l’aide d’un œil, c’est que vous êtes encore trop près. Reculez d’un pas et refaites l’exercice ! »

Il va sans dire que la forêt et la nature, c’est la maison des animaux, mais c’est également leur lieu de reproduction et d’élevage qui nécessitent une certaine tranquillité.

« On parlait d’oiseaux plus tôt, au Canada, on classe les périodes de nidification par zone. Ici, nous sommes dans la zone C3. Il est toujours intéressant d’être conscient de ces périodes et de se rappeler que l’humain doit intervenir le moins possible dans la vie de la faune durant ces moments, précise Cody Danaher. J’aime bien proposer des jumelles à mes enfants pour qu’ils observent la faune tout en respectant une distance avec les animaux ! », conclut le spécialiste.

D’avoir de la musique dans ses écouteurs plutôt que dans un haut-parleur peut sembler banal, mais cela fait un grand bien à la vie sauvage autour de nous, visible ou pas !

La courtoisie toujours de mise

Finalement, même si on ne fait pas partie de « la vie sauvage », il va sans dire que le respect des autres visiteurs est toujours de mise ! C’est important de signaler sa présence de façon courtoise lorsque vous courrez ou marchez plus vite que d’autres visiteurs afin de respecter le rythme de chacun.

Qu’il s’agisse d’un petit bonjour, d’un signe de tête ou d’un sourire, la courtoisie est plus que la bienvenue en randonnée.

#montorford